ApithérapieNaturothérapie

Histoire de l’apithérapie

L’histoire de l’apithérapie commence avec l’apparition des abeilles.

L’abeille est un insecte social de la famille des hyménoptères (caractérisé par quatre ailes membraneuses transparentes) apparu il y a environ 100 millions d’années, au Crétacé avec les angiospermes ou plantes à fleurs.

Le plus ancien fossile d’abeille emprisonnée dans de l’ambre date d’environ 65 millions d’années et à été trouvé dans les pays Baltes.

Des restes de cire d’abeilles vieux de 40 000 ans ont été découverts dans « la grotte de la frontière » (Boder cave) en Afrique, témoignant de la consommation ancestrale des produits de la ruche, de même que dans les collines de Matopo en Rhodésie, où des dessins montrent des « cueilleurs de miel ».

Une peinture rupestre (entre 10 000 et 6 000 av JC selon les sources) a été découverte en 1924 dans « la grotte de l’Araignée » (Cueva de araña), près de Bicorp dans la région de valence en Espagne, représentant une « chasse au miel » montrant un homme tenant un récipient, suspendu à des lianes, recueillant le miel d’un essaim avec des abeilles autour de lui.

Des traces de production d’hydromel datant du VIe millénaire av JC dans le « dolmen d’Azutan » en Espagne sont retrouvés et l’usage de la propolis est attestée dès 6000 av JC en Inde.

Le premier témoignage de la domestication des abeilles est un bas-relief datant de presque 4 500 ans, dans le temple solaire D’Abou Ghorab ou tombeau du roi Niouserrê à Abou Ghorab (- 2400 avant J.-C.) des bas-reliefs représentant des scènes d’enfumage, l’extraction et la conversion du miel ont été mis en évidence et on y voit représentés des ruches et des apiculteurs.

A Sumer, des tablettes en écriture cunéiformes vieilles de 3 500 ans parle de l’usage du miel dans des traités culinaire mais aussi comme médicament pour panser les plaies, quant aux papyrus Égyptiens du xvie siècle av. J.-C (le papyrus Edwin Smith et le papyrus Ebers), ils évoquent les propriétés du miel et de la propolis, les intégrant dans des recettes médicinales et cosmétiques.

C’est l’égyptologue allemand Georg Moritz Ebers qui nomma et publia un papyrus datant de 1550 avant J.-C. traduit plus tardivement, qui constitue l’un des plus vieux traités médicaux, dans lequel sont décrites les propriétés curatives du miel et de la cire d’abeille, en détaillant l’usage aussi bien par voie interne qu’externe, notamment utilisé pour soulager les brûlures d’estomac, les troubles urinaires, respiratoires, oculaires, intestinaux, rénaux ou encore en tant qu’onguent.

A cette époque, l’apiculture est pratiquée à grande échelle en Egypte devenant une véritable filière économique gérée, par les scribes qui consignaient le nombre de jarres de miel remises par les paysans comme impôt, et par les prêtres chargés de récupérer le miel offert aux dieux dans les temples. 

Sushruta (1200 av JC) médecin et chirurgien de l’Inde ancienne est l’un des auteurs du traité de chirurgie Sushruta Samhita, traité collectif faisant partie des textes fondateurs de la médecine ayurvédique dont la rédaction finale est estimée vers le IVème siècle, dans lequel sont décrits plus de 300 procédures et 120 instruments chirurgicaux.

Sushruta appliquait sur les plaies des préparations à base de miel, de beurre, d’orge et d’herbes.

La sainte Bible évoque le miel dans Le livre des juges et le premier Livre de Samuel.

En septembre 2007, des archéologues découvrent à Tel Rehov, 30 ruches intactes datées de l’époque biblique en Palestine

En Grèce, Aristote, philosophe de renommée, né en 384 avant J.-C. à Stagire et décédé en 322 à Chalcis, consacra le tome IX de son ouvrage « l’Histoire des animaux » à la ruche et aux abeilles répertoriant les connaissances de l’époque.

Hippocrate, médecin grec né en 460 avant J.-C et décédé en 370 avant J.-C. recommandait l’utilisation du miel en cas de fièvre mais aussi en traitement local des plaies purulentes, des abcès, furoncles et brûlures. L’utilisation du miel est citée de nombreuses fois dans son corpus hippocratique.

Claude Galien, père de la physiologie, recommandait l’usage de miel contre la calvitie mélangé à des abeilles écrasées : à ne pas réaliser de nos jours !

Le cérat de Galien, est une des préparations les plus connues du médecin grec né en 131 à Pergame et décédé en 201 à Rome, dans laquelle est retrouvée de la cire d’abeille blanche.

L’apiculture était très développée dans la Rome Antique, où des ruches en divers matériaux (pierre, céramique, tresses végétales) et des enfumoirs sont retrouvés.

Saint Ambroise, né en 337 à Trèves et décédé en 397 à Milan est le Saint patron des apiculteurs, il aurait selon la légende, été couvert d’un essaim d’abeille au niveau du visage sans avoir été piqué. Il prit l’abeille comme symbole en devenant évêque.

VIIe siècle, dans Le Coran, la seizième sourate « An-Nahl » « Les abeilles », on trouve les versets 68 et 69 :

68. [Et voilà] ce que ton Seigneur révéla aux abeilles : “Prenez des demeures dans les montagnes, les arbres, et les treillages que [les hommes] font.
69. Puis mangez de toute espèce de fruits, et suivez les sentiers de votre Seigneur, rendus faciles pour vous. De leur ventre, sort une liqueur, aux couleurs variées, dans laquelle il y a une guérison pour les gens. Il y a vraiment là une preuve pour des gens qui réfléchissent
.

 Les ruches en paille tressée, sont mentionnées pour la première fois dans une ordonnance de Charlemagne ((742-814) roi des Francs qui avait recours au venin d’abeille afin de soulager ses douleurs), datée de 799, le Capitulaire de Villis.

Au moyen âge, l’abeillage était un droit féodal qui permettait aux rois et seigneurs de prélever une certaine quantité d’essaims, de ruches, de cire ou de miel dans les ruchers de leurs vassaux.

En chine en 992, sous la dynastie Song, l’hôpital impérial édite « « Les sages prescriptions » où l’usage des produits de l’abeille y est décrit comme remède contre le vieillissement.

Le Rectitudines singularum personarum, daté de l’an 1000 est un texte de loi qui énonce les droits et les devoirs des artisans anglais.

Au XVIe siècle, le Docteur Li-Shizen dans ses « Classification et détermination des plantes » donne 5 effets du miel comme ayant une activité antipyrétique (qui combat la fièvre), nutritive, détoxifiante, hydratante et analgésique.

Les explorateurs espagnols qui découvrirent le Yucatan au XVIe siècle, furent surpris par la quantité de ruche que les apiculteurs Mayas savaient diviser pour en accroître le nombre et favoriser la production du miel sans surexploiter les abeilles. Les Espagnols trouvèrent de vastes ruchers (1000 à 2000 ruches faites de troncs d’arbre évidés) et un commerce du miel développé.

William Salmon, médecin empirique Anglais mentionne en 1716 dans le New London Dispensatory, les effets bénéfiques des abeilles sur la santé.

En Europe, l’exploitation intensive du miel date de la fin du XVIIIème siècle avec l’invention de « la hausse » qui permet d’améliorer la production du miel, en évitant de détruire la colonie lors de la récolte.

Au XXème siècle, la médecine moderne délaisse les vertus thérapeutiques des produits de la ruche, même si au cours de la première guerre mondiale, les Allemands eurent recours au miel comme substitut aux antiseptiques naturels.

Au début du XXIème siècle, l’apithérapie est remise au goût du jour, dans un contexte de résistance bactérienne aux antibiotiques et dans lequel les produits de la ruche démontrent de nombreuses qualités antimicrobiennes. De plus, l’augmentation importante de l’incidence des maladies inflammatoires pousse les scientifiques à explorer toutes les pistes en ce qui concerne le développement de traitements anti-inflammatoires parmi lesquelles le venin d’abeille semble faire ses preuves, comme l’évoquait le Docteur Philippe Terc en 1895 contre les rhumatismes ou le Docteur Bodog Beck dans sa « Thérapie par le venin d’abeille » en 1935.

Selon Albert Einstein, éminent physicien du XXème siècle : « Si les abeilles devaient disparaître, l’humanité n’aurait plus que quatre années à vivre ».

Le terme apithérapie vient du latin « apis » qui signifie « abeille », et du grec « therapeia » qui veut dire « cure ». L’apithérapie est donc le soin par les productions des abeilles, sans qui la vie serait bien difficile voire impossible.

Selon le Dr Albert Becker, ancien président de l’association francophone d’apithérapie : « L’Apithérapie est le traitement préventif ou curatif des maladies humaines et vétérinaires par les produits biologiques issus ou extraits du corps même de l’abeille, secrétés par elle ou récoltés et transformés par elle. »

L’apithérapie est une approche de soins naturelle et complémentaire des autres techniques de soins.

https://www.esosensoriel.fr/phytotherapie-definition/